• Petites anecdotes sur les peintres de Collioure dans les années 80

    Souvent entre peintres nous faisions des bouffes, nous allions manger chez le chef qui tenait le restaurent Le Puit.

    Mais les bouffes se faisaient le plus souvent dans mon atelier. Nous y échangions des toiles et des dessins. Les femmes de mes amis étaient convié avec leurs enfants ( je vous dis pas le bordel dans l'atelier et le ménage qui restait à faire...). Le banyuls coulait à flot et le pinard local n'en parlons pas, ça marchait par mini barriques!

    J'ai souvent accueilli des artistes de passage, pour les dépanner une nuit ou deux. Mon ami Dino, originaire de Venise, venait chaque saisons de d'Italie peindre sur le port. Il essuyait ses couteaux de peintre sur le mur et accrochait sa blouse marron-kaki. Un jour, une touriste lui posa pour la millième fois:" vous avez fait les beaux-art?". Il se retourna rouge de rage, son béret sur la tête et répondit à cette pauvre femme: "Madame, la peinture c'est un don de Dieu, ceux qui font les beaux-art ne sont que des ânes! L'art, on le tiens dès le berceau et on a pas besoin de leçons! Il y a des gens qui pensent avoir le don mais ils n'ont que la technique, ce sont des techniciens du pinceau, ils vous tartines toujours à peu près le même tableau, voir le sujet principal le coquelicot rouge, l'olivier ou le pied de vigne, la barque catalane qui selon l'humeur se balade de gauche à droite...En somme, nous avons la même toile avec le sujet qui se déplace! Il suffit de faire quelques atelier sur Collioure, et avec un oeil averti, on se rend compte que c'est de la peinture bâclée pour touristes!"

    Dans le style Bettero, mon ami le peintre Jamain créer des toiles ou des bronzes dans son atelier, et représentait de grosses bonnes femmes avec de toute petites têtes, ramayan des filets de pêche. Jamain était le premier à réaliser ce genre de peinture et il fût copié par de nombreux peintres à Collioure.

    Mon ami Louis Lasbouigue, artiste peintre aquarelliste, avait l'air d'un druide sous son arbre. Il était difficile de l'entrainer boire un coup car sa femme veillait au grain. Il se retournait vers elle avec un regard de chien battu et lui disait: " chéri, je peux y aller ?"...

    Un soir de la coupe du monde, Francis, Dino et moi étions à L'Ambiance. Des supporters n'avaient pas trouvé mieux que de peindre le pauvre coq d'une mamie avec de la peinture à l'huile bleu blanc rouge. Après de tumultueuses négociations, nous avons réussi à embarquer le coq à mon atelier et nous avons passé des heures à le nettoyer...

    Pierre Chartron avait un petit atelier sur le port, à côté de la marine et à une dizaine de mètres de chez Pouce, chez qui nous allions boire un coup de temps en temps, où l'ambiance avec ces centaines de tableaux accrochés sur les murs me rappelait Montmartre. Il arrivait parfois que des femmes se penches sur les oeuvres de Pierre, qu'il sorte un marqueur et qu'il dessine à sa manière sur leur tee-shirt ( avec quelques jets de bombe et d'encre). Les voilà équipée d'un Chartron sur les nichons...Pierre répétait se genre de manifestation tout au long de l'été.  Il travaillait souvent à l'acrylique, pour des commodités de séchage. toutes ses toiles avaient une facture et de la force, et Pierre avait su maîtriser la lumière et les ambiances de Collioure. C'était un humaniste, qui avait toujours pour nous un petit air d'amonica, qu'il gardait précieusement dans sa poche. Tout ceux qui ont eu la chance d'acheter un de ses tableaux ont fait un excellent placement. Je pense que l'un de ses enfants recherche des oeuvres pour éventuellement lui faire un hommage.

    Hommage à mon ami Francis Mercader et sa femme Josie, qui allaient tous les matins étaler ses tableaux sur les murs fortifiés de Collioure. En allant se promener près de l'église ou en revenant de la bronzette, on été obligé de passer devant ses toiles bleus appelées "Visualisme", un nom inventé par le peintre lui-même. Josie installait sa petite table avec les photos, les catalogues, les coupures de presse de son peintre de maris. Petit, trapu comme un ours des pyrénées, son chapeau de cow-boy sur la tête et de la peinture bleu sur les mains, Fancis était reconnaissable parmi la foule.

    Ci-dessous une photo prise à l'époque avec Francis Mercader, Dino Tronchin au centre et moi-même.

     


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