• Pour illustrer mes propos, voici en vidéo des cartes postales du Havre après guerre, pour vous replonger dans l'ambiance de cette époque... Bon visionnage!


    Le Havre après-guerre. by sandra Fliss


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  • Je me souviens ce temps où je ratais le bus scolaire qui me ramenait à la maison...Je pouvais me balader sur le port, entre le pont trois et le pont quatre. Il y avait souvent des bananes, des oranges du Maroc ou des tomates échouées sur le sol du quai, provenant du hangar frigorifique où toute sortes de denrée périssables étaient stockées. Je rêvais devant ses grands paquebot transatlantique.

    Il y avait toujours quelque-chose à faire: les poubelles des paquebots. La décharge publique municipale des Neiges ( Le Gadoue) à ciel ouvert, ou les rats se faisaient tirer comme des des lapins par des chasseurs. On récupérait du fil de cuivre, de vieilles machines, des fruits, des légumes, des saisies des douanes impropre à la consommation...Je récupérais la ferraille que je revendais à un ferrailleur.

    A cette époque les gens étaient patriotes, gentils mais un peu cucu, on pouvait leur faire gober n'importe quoi; ils sortaient de la grande guerre. Nous nous entassions comme des sardines, tout les dimanches, sous le hall du journal Le Havre libre regarder la télé en noir et blanc.

     Mon père travaillant à la Compagnie des abeilles, nous avions obtenu un appartement au Sémaphore. J'habitais donc à l'entrée du port et, de ma fenêtre, il y avait un ferrailleur. En somme, j'habitais sur les ruines de l'hotel Frascati. Il courrait le bruit que le ferrailleur allait être remplacé par un musé. J'étais très curieux. Et effectivement un matin des camions et des grues se trouvèrent devant ma fenêtre. Les murs commencèrent à se lever et bientôt je ne voyais plus les bateaux rentrer et sortir du port. Petit à petit le musé Malraux sortait de terre avec sa flèche en béton pointée vers vers la mer. Je regardais les travaux avancer, je rêvais de le visiter...Mais le jour de l'innauguration je n'ai pas pu avoir d'invitation et je n'avais pas de quoi me payer un billet d'entrée. Ce n'est que quelques années plus tard, après avoir travaillé pour avoir un peu d'argent, que je pu réaliser mon rêve et franchir les portes du musé. J'en ai pris plein les yeux devant les toiles de Boudin, de Buffy, de Renoir, de Monet, de Marquet et tout les autres. A la vue de ses impressionnistes, j'ai su que mon avenir était voué à la peinture. Je ne rêvais plus de paquebots mais de palettes de couleurs étalées sur la toile...  


    Quartier de l'heure, la citadelle, vue par le peintre Hujac by sandra Fliss


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  • Le bruit inlassable des vagues, où bien des coeurs ont noyés leur amour...Des scènes de films inoubliables...

    Une masse d'artistes ont peint et repeint ses falaises immortelles sur leurs toiles. 

    Des impressionnistes, comme Monsieur Claude Monet, aux maîtres de la région, le peintre Jeff Friboulet: peintre Normand et voisin d'étretat, puisque celui-ci habitait à Yport, il peint ses falaises de craie blanche.Pour la petite histoire, Jeff, après la guerre, était chauffeur au car gris (ligne entre le Havre et Fécamp). Lorsque mon père revenait de Terre Neuve ou l'orsque j'allais chez ma tante Marie avec ma mère, Jeff me prenait dans ses bras pour me faire descendre du car.

    Sur les quais se dégageait une odeur de saumure, et des scènes de pêcheurs ( de retour de la grande pêche) aux palettes de morues, aux langues de morues, aux joues de morues...

    Sur la plage de Fecamp, des mules se baladaient avec leurs paniers chargé de galets blancs, dans le but d'être concassés en poudre et faire de la vaisselle Anglaise.

    Souvenirs de la bénédictine de Fécamp, connue dans le monde entier, où des orphelines travaillaient à la chaîne. L'origine de ce breuvage est resté secret par les moines qui l'avait élaboré.( La rouge ou la verte, elle se déguste frappée ou non).

    Un incontournable de Fécamp, était le café bar dansant surnommé "La Rouge", où l'on venait boire un coup en famille le dimanche  et écouter la musique du juke-box.


    Etretat par shannaby


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  • Dans mon enfance j'habitais au Sémaphore, et je regardais de ma fenêtre passer les bateaux; c'est au nombre de remorqueurs que je voyais sortir du port que je savais si c'était un cargo ou un paquebot: deux remorqueurs, voir trois pour les pétroliers, et entre cinq et six pour le paquebot de France.

    J'attendais la marée basse pour aller sur la plage ramasser des bigorneaux accrochés aux rochers, des chapeaux chinois, et en soulevant des pierres, je ramassais des crabes verts, ou par chance une petite étrille. Plus je m'avancais vers les chantiers Auguste Normand, plus ma pèche était abondante car peu de gens s'avanturaient vers les rampes de lancement des navires.

    Souvent je restais bouche cousu et rêvais devant ses bateaux en construction. J'ai vu dans mon enfance les derniers navires construit dans ses chantiers. Un de mes cousins y travaillait comme ajusteur tourneur. J'ai assisté au lancement des deux derniers bateaux; dans mes souvenirs d'enfant c'était un câblier et un sous-marin. Les jours de lancement, une foule s'amassait sur les quais pour les voir glisser lentement sur rails, graissés par des ouvriers quelques jours auparavant. Cette masse de ferraille décorée d'un grand pavois, accompagné d'une fanfare pour l'occasion et d'une bouteille de champagne à éclater sur la prou du navire avec une marraine ( car, comme le veut la tradition, chaque navires qui prend l'au a une marraine et sa bouteille de champagne). Dès que le bateau prend contact avec l'eau, les remorqueurs l'accompagne et l'emmène à son quai d'armement.

    J'ai vu dans mon enfance la destruction des chantiers livré à des démolisseurs. Cela a duré plus de deux ans. Ensuite, des projets immobiliers grand luxe sont sortis de terre. De nos jours il reste une rue qui porte le nom d' Augustin Normand. Sur le boulevard François Premier il y a petit jardin où il n'y a pas trop de fleurs, mais sous l'oeil de la sculpture en bronze, aux pieds de celle-ci, trône un sous-marin. Il ne reste plus à Augustin Normand qu'à surveiller les cochonnets, les boules de pétanques des joueurs qui viennent pour tuer le temps.

    Ce qu'il ne faut pas oublier, c'est que dans l'ancien temps, le Havre s'appelait "le Havre de Grâce", et il avait pour vocation d'être un port de guerre. Une grande partie du Havre était des marécages et il y avait des lieux dit ( les Neiges, l'Eure, la Vierge Noire: lieux religieux où les gens emmenaient leurs petits enfants pour apprendre à marcher, et le lieu dit de Sanvic). Il y avait un canal pour les bateaux marchands, reliant l'entrée du port à Harfleur; car c'était le port marchand qui recevait les voiliers.


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